Encore un livre sur les transits ? Oui, mais celui-ci se distingue des autres, comme l’indique son sous-titre, par son triple point de vue. Et par sa qualité.
La théorie sur les transits est très simplement et très honnêtement expliquée sans laisser croire à l’étudiant qu’il pourra tout prédire avec précision tant dans la description de l’événement que dans le temps. Catherine Aubier n’hésite pas à donner son point de vue et surtout sa pratique, considérant, par exemple, qu’il vaut mieux juger les orbes en temps qu’en degrés avant et après le transit exact (3 mois pour Jupiter, 6 mois pour Saturne, 1 an pour les transsaturniennes).
On lira avec intérêt quelques encadrés de réflexions sur les dissonances d’un thème natal, sur le contexte et sur la façon de vivre les transits de chaque planète selon sa dominante. Les aspects utilisés sont réduits aux 5 principaux et relativisés quant à leur effet bénéfique ou maléfique.
La grande partie de l’ouvrage est consacrée au dictionnaire d’interprétation des transits de Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune, Pluton sur les planètes rapides du thème (du Soleil à Mars) et les 4 angles. Ce dictionnaire est plutôt bien fait, distinguant les transits par conjonction, par trigone ou sextile, et enfin par carré ou opposition. Pour chaque aspect la signification est donnée à différents niveaux: humeur, événements, sens et piège (ou compensation pour les aspects carré ou opposition). On y trouve avec bonheur les témoignages de quelques personnes interrogées sur ce qu’elles ont ressenti ou vécu durant une période particulière.
Les transits des planètes rapides sont relégués dans une partie sur les « actualisations » où elles agissent de concert avec une planète lente. Selon l’auteur, la recherche et l’interprétation de ces transits n’ont qu’une « utilité très restreinte, réservée à ceux qui, se référant à l’astrologie à tout moment de leur vie, prennent leurs décisions uniquement en fonction du ciel du jour. Seules les périodes de rétrogradation donnent une importance plus grande aux transits de Mercure et Vénus. Les transits de Mars sont plus détaillés que les autres. Un chapitre est consacré aux transits sur les planètes lentes, transits appelés « transits de génération » puisque communs à tous les individus nés la même année, ainsi qu’aux cycles planétaires.
Fort heureusement, l’auteur n’omet pas de parler des transits composés sans lesquels les expériences sur cette technique n’aboutirait qu’à de tonitruants échecs. En effet, il ne faudrait pas interpréter le transit de Jupiter sur Vénus isolément si Saturne est aussi en transit sur la même planète.
Un dernier chapitre relève l’intérêt des transits utilisés avec les révolutions solaires. Selon l’auteur, la révolution solaire permet de mieux comprendre les transits par rapport au Soleil natal en notant dans quelles maisons se place le transit. Elle permet aussi de hiérarchiser l’importance de certains transits: un transit d’Uranus sur Lune sera moins perceptible l’année d’une révolution qui ne contient pas cet aspect. Elle permet d’affiner le sens positif ou négatif des transits: l’aspect existant dans la révolution entre deux planètes donne une précision supplémentaire au transit de conjonction d’une des deux planètes sur l’autre.
Pour conclure, Catherine Aubier joue aux questions-réponses: pouvez-vous tout prévoir ? Est-ce utile de savoir ? Pouvez-vous prévoir les accidents ? Pouvez-vous prévoir la mort ? Pour cette dernière question, la réponse de l’auteur est qu’on ne peut pas prévoir la mort. Livre à conseiller pour sa grande qualité de fond et de forme.
Prévoir par l’astrologie
Les transits planétaires: théorie, pratique, témoignages
de Catherine Aubier
Editons Solar, 1996, 198 pages, 110 FF
ISBN 2-263-02420-4