La politique des éditions du Rocher est difficile à suivre, tant les publications de ce premier semestre 1996 sont d’un intérêt médiocre si l’on met à part le livre d’Arroyo. Voici cette fois un livre d’Etienne Mezo, auteur connu pour un livre sur Nostradamus.
Ce nouvel ouvrage, d’après son titre, devrait concerner l’interprétation des thèmes d’un couple (synastrie) ou du thème d’un couple (composite), mais seule la première moitié y est consacrée sans apport nouveau essentiel. Après quelques considérations sur la carte du ciel, sur quelques rappels astrologiques dont un tableau des dignités planétaires où Mercure n’a plus d’exaltation et où Jupiter se trouve exalté en Poissons, Etienne Mezo s’attache (c’est un grand mot car il semble plutôt pressé d’oublier et de ne pas approfondir sa méthode) à déterminer une méthode de calcul pour quantifier les chances de vivre une rencontre plus ou moins forte ou de faire durer un couple. Les aspects en synastrie servent à déterminer la force de la rencontre tandis que le thème de mi-points sert à déterminer la durée du couple. Le lecteur ne trouvera là-dedans rien de neuf et nous lui conseillons plutôt de lire « Rencontres astrales » de Ronald Davison ou « L’astrologie et la vie affective » de Catherine Aubier, tous deux aux éditions de l’Espace Bleu.
Tout cela ne semble servir qu’à vendre un logiciel censé vous simplifier les calculs. Seuls trois couples sont analysés par de simples commentaires dans les marges: Chopin et Sand, Napoléon et Talleyrand, Mazarin et Anne d’Autriche. Exemples merveilleusement choisis !
Le véritable objet de ce livre est bien sûr ailleurs, dans la deuxième moitié, consacrée au calcul du « point astral antérieur » qui correspond à la position de la Lune dans les 28 jours qui précèdent la naissance. L’auteur pense, en effet, que l’absence de transits lors de certains événements provient du manque de facteurs dans le thème natal. Il suffit donc de déterminer où peut se trouver ce nouveau facteur en examinant les transits possibles lors d’événements importants.
Evidemment, ce nouveau point n’est autre que votre ange gardien (sujet à la mode), l’ange qui ce jour-là, peu avant votre naissance, se prépara à entrer dans votre corps pour en être le gardien. Afin de tout rendre aussi obscur que les Centuries (le lecteur a d’ailleurs droit à une traduction d’un quatrain du plus grand intérêt, comme ce vers donné en exemple: « Dans cage d’or les yeulx luy crevera » traduit en « Conjonction Pluton et Lune Noire en Maison XII », car cage=maison XII, or=Pluton, yeux crevés=Lune noire) l’auteur explique comment calculer approximativement un Ascendant de tête ou comment retrouver un Ascendant sans l’heure de naissance !
Il n’hésite pas non plus à ajouter un condensé d’interprétation des révolutions solaires façon Volguine, ou encore l’interprétation habituelle du thème natal par planètes en signes, en maisons et en aspects (l’auteur y apporte du neuf en nous gratifiant d’oppositions Soleil-Vénus, Soleil-Mercure et Mercure-Vénus!).
Pour finir je ne résiste pas à vous servir quelques phrases de l’auteur: « Je déclare, jusqu’à démonstration du contraire, que cette fonction représente l’équation mécanique universelle de l’arbre d’esprit décrit dans l’Apocalypse de saint Jean » (p.185) et « Jusqu’à plus ample contradiction, j’affirme donc qu’à chaque fois qu’un être humain quitte ce monde une étoile naît dans les cieux et qu’inversement, à chaque fois qu’une étoile se meurt, un être humain vient au monde. » (p.189).
J’ose affirmer quant à moi, jusqu’à plus ample contradiction et preuve du contraire, que le Soleil, Mercure et Vénus ne sont jamais en opposition entre eux dans un thème natal géocentrique, que ce livre n’est vraiment qu’un ramassis de tout et de n’importe quoi, et qu’il n’a de bon que ce qui a déjà été écrit ailleurs.