Après un premier volume sur les bases de l’astrologie indienne et un deuxième sur les significations des planètes et des signes en maison, voici le troisième volume de cette merveilleuse collection d’astrologie indienne (écrite par un astrologue indien et en français) consacré aux périodes planétaires.
A ma connaissance il s’agit du deuxième livre écrit en français sur le sujet, le premier étant celui de Denis Labouré (ouvrage complètement dépassé par les recherches de l’auteur qui s’appuie surtout sur la méthode de Krishnamurti). Certes, les autres ouvrages d’astrologie indienne font aussi référence aux périodes planétaires, le système de prédiction le plus important pour dater les événements.
Cet ouvrage est donc classique: il s’agit du système Vimshottari Dashas (on attend toujours de pouvoir lire quelque chose en français sur le système Yogini par exemple), le plus populaire des systèmes de dashas (périodes). Pas de polémique non plus sur le choix entre 360 ou 365 jours par an.
Techniquement le système est assez simple: 9 périodes planétaires couvrent une existence de 120 années. Chaque période est régie par une planète (le septénaire et les Noeuds lunaires) et possède sa propre durée: Soleil 6 ans, Lune 10 ans, Mars 7 ans, Rahu 18 ans, Jupiter 16 ans, Saturne19 ans, Mercure 17 ans, Ketu 7 ans, Vénus 20 ans. Ces périodes se suivent toujours dans le même ordre mais chaque natif commence le cycle à un moment précis indiqué par la position de la Lune dans son thème. Il faut donc un peu de patience pour déterminer par calcul quand finit la première période entamée.
Les périodes (Mahas dasha) ayant des durées assez longues, elles sont divisées en sous-périodes (Bhukti) avec une durée proportionnelle: la période de Vénus est divisée en 9 sous-périodes dont la première sera régie par Vénus (d’une durée de 20/120e de 20 années), la deuxième par le Soleil (d’une durée de 6/120e de 20 années), etc.
Il est encore possible de diviser les sous-périodes en inter-périodes (Pratyantara dasha) de la même façon, et de continuer ainsi encore une fois pour obtenir des fourchettes de temps de plus en plus petites. Mais plus le nombre de divisions est important, plus l’interprétation devient difficile.
Tous ces calculs peuvent être obtenus rapidement grâce à l’informatique. Plusieurs logiciels vous les fourniront: « l’Horloge indienne » d’ Uranie Software en français, ou « Goravani Jyotish » en anglais (logiciel complet d’astrologie indienne). Evitez les logiciels d’Auréas pour les techniques indiennes: la présentation des résultats est sans intérêt. Evitez aussi le logiciel « Andromède », vendu par Micro Application, qui fournit des calculs entièrement faux pour les périodes.
Après cette petite digression, revenons au livre de Shastri et à la méthode d’interprétation qu’il propose..
Après l’énoncé de 14 règles déterminant la bénéficité ou la maléficité d’une planète selon ses dignités ou sa direction, les « fruits » des planètes sont examinés pour chaque Ascendant. Chaque Maha dasha est ensuite examiné en fonction de la force de la planète qui le régit et sa position en signe. D’autres remarques terminent l’interprétation de chaque Maha dasha. Chaque Bhukti de chaque Maha dasha est ensuite étudié. Voici un exemple significatif de ce qui est dit:
Pour le période du Soleil et la sous-période de Mercure:
« Si Mercure est fort et placé en maison trikona ou kendra, il donne les facultés et les moyens d’acquérir maisons, véhicules, bijoux…, de tirer profit de toute chose, d’apprendre la musique et le chant ou de réussir dans ce domaine si la technique en est déjà connue, d’accroître le pouvoir de séduction auprès des femmes. Si Mercure est maître de la maison VIII, faible ou placé dans la 3ème, 6ème ou 11ème maison comptée à partir de la maison où se situe le Soleil, il apporte la destruction, l’anéantissement des pouvoirs, les pertes de toute nature, les maladies, la mort. »
Les fruits des Pratyantara dasha sont enfin étudiés, sans exhaustivité puique seuls 81 cas sur 729 figurent en fin d’ouvrage.
Si l’auteur ne tombe donc pas complètement dans le piège d’une interprétation toute faite des périodes planétaires, on regrette cependant qu’il n’ait pas su développer plus longuement sa méthode d’interprétation et l’illuster par de nombreux exemples: en annexe seules 3 périodes d’un thème sont étudiées rapidement. Le manque de pratique par l’exemple est le grand défaut du livre et de la collection.