L’astrologie indienne commence enfin à pouvoir être étudiée en français grâce à la multiplication d’initiations. Après la malheureuse, très malheureuse édition d’un livre de Jacqueline Macou chez Dervy, voici que les éditions québécoises de Mortagne nous offre un très honnête exemple dans cette catégorie.
L’organisation du livre est très classique: chapitres sur l’astronomie, sur les significations des planètes, des signes, des maisons, des planètes en signes puis des planètes en maisons. Chaque facteur astrologique est étudié sur plusieurs plans. Le lecteur s’intéressera moins aux interprétations des planètes en signes que des planètes en maisons ou mieux encore des maîtres en maisons. Le cas d’une interprétation particulière pour une nativité féminine est souvent rapporté, comme le veut l’astrologie indienne dont certains ouvrages sont entièrement consacrés aux femmes !. Les aspects particuliers à l’astrologie indienne sont bien sûr évoqués mais il ne s’agit pas d’en faire un dictionnaire comme en astrologie occidentale.
Le lecteur regrettera peut-être le manque de clarté dans le calcul des maisons selon la domification choisie. Cette domification se caractérise par une division de l’espace compris entre le MC et l’AS en 6 parties égales qui forment chacune la moitié d’une maison. L’AS et le MC sont au centre des maisons I et X. L’espace compris entre l’AS et le FC est divisé en 6 de la même façon. Seules 6 maisons sont donc égales entre elles. Ce système est heureusement vite abandonné dans la pratique pour être remplacé par le système plus répandu d’une domification zodiacale où le signe ascendant est la première maison (pas de cuspide).
Le lecteur regrettera aussi le choix de la carte, celle du Nord, qui n’est d’ailleurs que fort peu représentée dans le livre. Même pour une initiation, il aurait été bon de parler de l’autre système de représentation (carte du Sud) et d’expliquer plus longuement l’ayanamsa.
Les techniques indiennes sont finalement peu abordées. Quelques mots sur les relations planétaires, les forces, mais sans aller trop dans les détails. Quelques mots sur les Navamcha. Presque rien sur les yoga, ces combinaisons planétaires si importantes dans cette astrologie. Pas un mot sur l’Ashtakavarga. En matière de prédiction seul le système des périodes planétaires Vimshottari est expliqué, avec un certain bonheur.
Le lecteur appéciera l’étude très détaillée d’un thème, ainsi que de 3 autres plus succintement.
En annexe il manque les tables des maisons pourtant promises. En cadeau figure un programme informatique dont le code est fourni, pour calculer les postions planétaires. Mais il faudra un certain courage pour l’utiliser puisqu’il faut entrer toutes les lignes de code dans son PC pour le créer. Conseil: que le lecteur ne perde pas son temps à l’essayer!
Ce n’est pas encore la meilleure introduction à l’astrologie indienne. C’est à croire qu’on ne peut faire que trop compliqué (Gillet, Raman) ou trop mal (Macou) ou trop simple (Azar, Déthier) ou trop remanié (Labouré).
Initiation à l’astrologie indienne
de Samir Azar
Editions de Mortagne, 1996, 363 pages, 169 FF
ISBN 289074857X